Tendre sentier

Pourquoi, ma mie, me conduis-tu sur ce sentier ?

Sais-tu qu'il est plein de blanches aubépines ?

Et pourquoi soudain l'herbe sous mes pieds
Me paraît plus drue, plus fraîche et fine ?

 

Que ton rire cristallin me donne le délire,
Fait battre mon sang et affole mon cœur !

Si je regarde tes yeux , je crois pouvoir lire
Le fond de tes pensées et toutes leurs douceurs.

 

Que l'ourlet précieux et vif de tes lèvres,
Comme pétales de roses fraîches écloses,
Fait monter en moi une ardente fièvre.

Et pourtant, de les embrasser, encore je n'ose !

 

Tu es belle et sais bien, quoi qu'il advienne,
Que la carnation de ta peau exalte mon ardeur.

Je sens ta main doucement posée sur la mienne,
Il en émane soudain une étrange chaleur.

 

Pourquoi, ma mie, me conduis-tu sur ce sentier
Pour écouter le ramage des oiseaux chantant le jour ?

La mousse est verte et parfumée à l'ombre du hallier,
Ce sentier conduit-il sur le chemin de l'amour ?

1962

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