Au fond du jardin s'ouvrent enfin les roses
Que depuis si longtemps je désirais cueillir.
Elles s'ouvrent lentement, fraîches écloses,
Dans la chaleur et l'air moite que je respire.
Elles sont de mon cœur, le sang rouge et l'idée
De mon cerveau qui trouve remède à son mal.
Mes yeux les préfèrent à la pâle pensée,
Courbant la tête sous le soleil provençal.
Avant que l'astre à son zénith les fane,
Que l'insecte les blesse, ou les brise le vent,
Je les cueillerai pour qu'on ne les profane
Et les déposerai dans une corbeille d'argent.
Délicates fleurs que j'aime entre toutes choses,
Plus belles que l'or et le rubis flamboyant,
Apportez-moi, mes soeurs, vous mes belles roses,
Votre parfum sublime et toujours envoûtant !
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