Negatzi

Violon à l'âme vivante et triste qui pleure,
Pour un temps, je retiens ma respiration ;
Tes sanglots forcent les portes de mon cœur,
Et je t'écoute, dans le silence, avec émotion.

 

Tes accords me pénètrent de notes nostalgiques,
Et ton chant monte vers la voûte du firmament ;
Tu tisses dans le ciel la trame d'un voile magique,
Pour attraper le cœur des étoiles qui bat doucement.

 

Chante, vibre, violon, et ne sois plus triste,
Car tu annonces pour eux le nouveau printemps,
Pour ce grand peuple de musiciens et d'artistes,
Venu de la profondeur insondable des temps !

 

Et soudain, ton archet libère les passions enflammées
Qui ravivent les couleurs pâles de l'arc-en-ciel ;
Tu déchaînes la danse des femmes à la taille cambrée,
Tourbillonnant dans la poussière et les rayons du soleil.

 

Tu accordes l'hymne triomphant des quatre saisons,
Légères et libérées, tes cordes tendues frémissent ;
Survolant les plaines, forêts, steppes et moissons,
Les corps à demi nus s'enlacent et les yeux luisent.

 

Tu es la liberté, l'amour, la joie et l'espérance.

Joue encore une fois pour moi, Tzigane !

 

Jusqu'à mon ivresse divine, joue !

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