Quelle chance as-tu, toi, l'arbre des quatre saisons !
Tu plonges tes racines dans cette terre créatrice.
Tu tires ta vitalité de cette douce transpiration
Que tu transformes ensuite en sève salvatrice.
Terre mystérieuse qui gronde parfois durement,
Et à la face du ciel crache sa chaude haleine,
Se convulse alors en soubresauts geignants,
Et se calme soudainement repue et souveraine.
Terre que le mineur pénètre avec courage,
Pour retirer dans la pénombre de tes entrailles,
Au péril de sa vie et toujours davantage,
Le précieux gemme avec qui il livre bataille.
Terre des grottes sombres et des ténébreux abîmes,
Où résonnent la multitude diversité des ruissellements,
Mais également terre des montagnes et des cimes,
Que l'alpiniste gravit rocher après rocher, lentement.
Terre inculte et sauvage, souvent inexplorée,
Royaume des bêtes, des insectes et papillons,
Pleine de pièges que l'explorateur découvre, étonné,
Défendant ses secrets par ses épaisses frondaisons.
Terre qui peut être aussi pour l'être humain
Nourricière, généreuse et souvent prometteuse,
Mais peut le recevoir à l'hiver de sa vie en son sein,
Comme le ferait du bateau la tempête furieuse.
Terre aux multiples et différents visages,
Façonnée par amour ou martyrisée par l'homme dément.
Tu restes belle malgré tout, grandiose et sage.
Que ne te respecte-t-on pas suffisamment ?
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