Par les bois et les champs

Longeant la rivière, ils passent sur le chemin,
Et pour la traverser souvent se tiennent par la main,
Sautant de pierre en pierre, soulevant des gerbes d’eau.

 

Rafraîchissant leur visage lorsque le soleil est haut,
Accordant le métronome de leurs pas le soir sur le sentier,
Nourrissant de leurs conversations le diapason de l’amitié.

Demain fera-t'il beau ? La pluie sera-t'elle de passage ?

Ou bien sous la cape feront-ils le gros dos sous l’orage,
Neige sur le bonnet, mains dans les poches, glaçon au nez ?

Ne soyez pas étonnés si, à l’orée d’un bois, vous les rencontrez,
Enlevant leurs chaussures pour masser et parler à leurs pieds :

Un bon randonneur doit les choyer, les dorloter et prendre en pitié.

Rassurez-vous ! N’ayez crainte ! C’est normal et tout va bien !

Souriants, ils vous dirons « Bonjour, comment ça va ? Vous venez de loin ? »

 

Des oiseaux nombreux les accompagnent de leurs chants,
Et l’alouette pour eux grisolle, là-haut au dessus des champs.

 

Bondissante, une biche s’enfuit et dans les buissons disparaît,
Occasionnant un tourbillon d’insectes sur les feuilles mordorées.

Naturellement, ils laissent sur la mousse la trace de leurs pas,
Découvrant la nature généreuse. Honte à ceux qui ne la respectent pas !

Y a-t-il mieux que de voir leur joie et leur satisfaction ? Non, bien sûr !

 

Ils chantent et sont heureux !

Bondy, septembre 1981
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