Oasis

Dans la splendeur de cette nuit africaine,
Je rêve sous le manteau pâle des étoiles ;

L’air encore chaud est d’une pureté sereine,
La lune brillante pose doucement son voile.

 

Les lucioles lumineuses, tremblantes et fragiles,
Dansent et montent lentement vers le firmament ;

Leur ballet aérien, phosphorescent et tranquille,
Avec le cœur des étoiles se marie doucement ;

 

Les odorants eucalyptus de la chaleur diurne
Restituent leur suave et pénétrante senteur ;

Les grillons, de leur stridulation nocturne,
Font vibrer le silence de cet instant enchanteur.

 

Au-delà des vagues des dunes tourmentées,
Se découpe, sur le ciel, l’oasis en silhouette étrange ;

Les palmiers centenaires, au bord de l’oued ensablé,
Abritent le marabout sacré que nul ne dérange.

 

Le minaret semble désigner de son doigt de pierre,
Aux grands voyageurs infatigables et nostalgiques,
La constellation chère aux peuples nomades si fiers
Qui parcourent sans fin cette terre sacrée d’Afrique.

Bondy, 1970
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